@ Taulier : Je ne me permettrai aucun commentaire qualitatif sur l’approche de Poussart, un compatriote dont je n’avais jamais entendu parler (j’ai quitté le bercail depuis bientôt 10 ans) et que je n’ai jamais rencontré, sauf à dire que je me retrouve largement dans ses affirmations.
Mais je pense que les éloges que tu décernes aux Belges en tant que dégustateurs sont biaisés. D’abord, ils valent pour tous les pays non-producteurs*. Ensuite, le « dégustateur » belge que tu rencontres, comme le Danois, le Britannique, le Finlandais etc ... a toutes les chances d’être un amateur passionné, se déplaçant beaucoup pour aller à la vigne, lisant, ayant dégusté dans divers pays et dans de nombreuses appellations. Si tu fréquentais – ce que je ne te souhaites pas – les « petits clubs » d’oenophiles casaniers de Belgique, tu serais moins enthousiaste.
Dans les pays producteurs, chaque citoyen se croit expert, car il possède un lointain cousin ou un proche parent vigneron et il a ses a priori géographiques. Enfin, la collusion entre la presse (et les prescripteurs en général) est automatique car ses membres viennent au vin « par proximité », gardant leur tissu social. Quant on naît Margalien ou Castelpapal, il ne doit pas être facile de se départir de ses préjugés locaux qui sont ataviques. Quant on naît au bord des grachten d’Amsterdam ou d’Ypres, il y a de fortes chances qu’on ne voyage au vignoble et qu’on ne fréquente les « grandes dégustations » que quand on est réellement un féru – je n’ai pas dit un Ferret !
* avec mes excuses aux vignerons belges, anglais, hollandais, danois etc. Leur importance volémique ne classe pas d’emblée leurs pays parmi les nations productrices. Je sais pourtant qu’il y a environ 400 déclarations de récolte en Belgique. Certaines sont d’ailleurs plus abondantes que la mienne : un hectare d’hybride ou de croisement riesling x sylvaner sur un bon limon flamand ou hesbignon produit plus de jus que 9 hectares sur les coteaux de l’Agly.