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Channel: Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
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Commentaire de herve bizeul

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Jean-Michel, je ne sais pas si je comprend bien ton propos.

Voudrais tu dire que si on a pas le signe AOP sur une étiquette, on n'existe plus aujourd'hui et/ou l'on ne peut pas vendre ? C'était sans doute le cas à l'époque du vin de table, où il était interdit de mettre son nom et son millésime et son cépage. Mais aujourd'hui, la liberté est là et n'importe quel vigneron peut planter ce qu'il veut (à qq exceptions près, que je ne citerai pas pour ne pas provoquer ;-), comme je l'ai fait pour "Renaissance", excuse moi, s'il te plait).

Cette liberté du "Vin de France", nous la payons cher : personne ne sais ce qu'est une AOP (déjà que l'AOC, peu le savaient...), l'IGP est confondue avec elle, au passage, après le "hold up" des vins de pays sur la notion d'appellation, eux même grugés dans les grandes largeurs par les VSIG avec mention de cépages...

Nous vivons une drôle d'époque, où ceux qui prennent des décisions ne réfléchissent pas un instant aux conséquences économiques de leurs actes, se drapant dans un anonymat bien pratique qui leur évitera toute sanction. Faire des réformes au niveau d'une marque collective qui représente plusieurs milliards d'euros d'exportation (l'AOC) en changeant son non en AOP, sans avoir UN euro pour communiquer, celui qui a fait ça devrait passer Noël en place publique, un carcan autour du coup et des tomates pourries à volonté dans des cageots autour...

Je ne crois pas que ceux que tu cites soient heureux dans un sytème AOC, aussi libéral soit il. Ils trouveraient, comme toi, comme moi, toujours une nouvelle piste à explorer. Au contraire, quand on y pense, entrer en "réaction" contre l'AOC leur a (m'a, t'à) permis bien des choses passionnantes. 

Le problème, souvelé par "baux de provence", est en revanche bien Français : on fait des règles, on décide des trucs, on a ni le personnel, ni le matériel, ni la compétence ni pour contrôler, ni pour punir. Sans radar, sans permis à points, sans gendarme, qui respecterai les limitations de vitesse ?

Un autre problème est que l'on a voulu, nous, les vignerons, ou laissé faire, transformer un signe d'origine en signe de qualité, puis que le marché a acté de fait une hiérarchie dans les AOP, hiérarchie qui n'existe pas entre AOP de régions différentes : il n'y a nulle Loi ou réglement qui annonce qu'au sommet de la pyramide, il y a la Romanée Conti et en bas les Côtes du Roussillon. On est tous égaux, en fait. Et même en Bourgogne, il n'y a pas de hiérarchie mais simplement des lieux différents délimités, avec des usages différents, marqués dans les décrets (avec l'exception qui confirme la règle, bien sûr). Là aussi, ça arrange tout le monde de croire le contraire...

Avec la réforme, avec la mondialisation, avec Internet, tout cela de toute façon change et va encore changer : c'est bien de l'influence du monde dans le système AOP qu'il faudrait aborder, pas nos petits propblèmes d'égaux régionaux. En cela, bien vague, bien mal appliquée, véritable passoire au niveau des fraudes possibles, autorisant toujours la chaptalisation à outrance, la Loi ne fonctionne pas si mal, en tout pas mieux, à mon avis, que ce qu'on propose pour la remplacer ;-)


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