Jacques, je partage une grande partie de ton analyse. Je suis intimement persuadé depuis plus de 20 ans que surfer sur les cépages est une erreur car cela favorise la délocalisation de nos
produits comme cela s'est passé pour les fruits et légumes français qui sont en train d'en crever. Par contre, nous n'écoutons pas suffisament nos consommateurs (au moins les français) qui nous
disent à longueurs d'enquêtes que nos SIQO qu'ils soient AOP ou IGP ne les intéressent pas, qu'ils sont trop compliqués, qu'ils ne les comprennent pas mais qu'ils veulent juste savoir d'où vient
ce qu'ils mangent et ce qu'ils boivent. Nous sommes sclérosés par notre éducation bacchique, nous voudrions que nos consommateurs comprennent la richesse de notre discours, de nos terroirs, ils
n'en ont rien à faire.
Mais pour moi, la plus grosse erreur que nous faisons est de vouloir gérer nos "marques collectives" qu'elle s'appellent Pays d'Oc, Bordeaux ou Côtes du Rhône comme des marques. Par définition,
plus une marque collective est grande moins elle différenciante face à des acheteurs qui jouent sur du velours pour créer une différenciation par le prix. L'exemple Champenois devrait nous faire
réfléchir, certe ils ont une marque ombrelle qui s'appelle Champagne mais leur valorisation se fait sur leurs marques propres.