Quantcast
Channel: Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
Viewing all articles
Browse latest Browse all 7671

Commentaire de Patrick Baudouin

$
0
0

Enfin on parle du chenin, comme dirait David Cobbold ! (28 commentaires sur son article...!) Pour qui j'ai aussi la plus grande estime, mais avec des discussions intenses sur le terroir depuis au moins dix ans...D'abord une précision : je n'ai pas dit "construire une identité chenin sur schistes "par opposition" à nos amis du chenin sur calcaire. Mais bien, et c'est tout le débat, qu'il s'agissait d'affirmer une identité de terroir avec le chenin comme "passeur" de schistes, comme indiqué dans le dossier de presse.

Je suis d'accord avec David sur un point : nous avons eu tort de ne pas parler du chenin. C'est bien pour cela que nous avons mis le chenin en avant dans ce dossier de presse. Personnellement, tout en étant persuadé de la réalité des terroirs comme marqueurs fondamentaux des vins,  j'indique systématiquement "chenin" sur les étiquettes de mes bouteilles concernées. C'est une demande légitime des consommateurs, et je pense que c'est une erreur de ne pas y répondre en brandissant l'argument "terroir". Mais c'est pour moi en fait le moyen (pervers ?) d'amener ce consommateur précisément au terroir. Par exemple, j'aime les Sancerre qui n'ont pas goût de Sauvignon (que je déteste en variétal). C'est toujours intéressant à faire, cette expérience : un sancerre sauvignonné, un sancerre "minéral"...

Non David, comme le dit Georges Truc, il n'y a pas d'opérations intellectuelles, commerciales, de communication, machiavéliques à l'origine (!) de la subdivision des territoires...il y a simplement la constatation simple, millénaire, qu'un raisin ou une carotte qui poussent dans des endroits différents n'ont pas le même goût. Et ce n'est pas parce qu'on ne sait pas tout expliquer, ce n'est pas parce que tout le monde ne perçoit pas, ou pas de la même façon, les différences gustatives, qu'elles n'existent pas. Ni parce qu'on peut entendre des commentaires parfois délirants à ce sujet dans des dégustations. Ce n'est pas parce que dans les facteurs de différenciation le rôle de l'homme, des techniques, est important, difficilement mesurable, que le rôle de la matrice, du lieu, n'existe pas. Ce n'est pas parce que l'interface minéraux/goût est mal connue qu'elle ne fonctionne pas. Lire à ce sujet Georges Truc, ou PPouchin, ou David Lefèvre http://les5duvin.wordpress.com/2013/02/11/la-place-reelle-du-terroir-dans-le-gout-dun-vin/comment-page-1/#comments

Cela fait longtemps que je dis et écris que les tendances à la négation du terroir ne sont que le retour de bâton à l'instrumentalisation par les vignerons français du mot terroir comme rente : c'est un effet pervers de l'aoc. Trop de vignerons  en particulier dans les aoc ayant acquis une certaine notoriété, ne se posent plus la question de savoir s'ils le méritent, ce terroir, s'ils le servent, s'ils le font passer dans le verre : c'est le mot commercial magique. C'était aussi l'enjeu de la réforme des appellations, avec Renou et Berthomeau, c'est aussi son échec actuel. Je comprends que des esprits libres et frondeurs, voire...un tantinet provocateurs...comme celui de David s'en donnent à coeur joie. Mais le terroir existe pourtant.

Pendant un bout de temps, on nous disait que les chenins sur schistes étaient plus mous que ceux sur calcaire : là, ça différenciait ! mais bon, à ce moment nous mettions sans doute trop de botrytis dans les secs...maitenant, on discute malo...mais étonnamment, nos chenins schisteux ont de la tension, de la longueur, on parle beaucoup moins de mollesse..ressemblent-ils pour autant à leurs  frères tourangeaux ? Pas évident. On y reviendra...

Et si tous les vins se ressemblaient, il n'y aurait pas tant de gens à en parler, à écrire...PB


Viewing all articles
Browse latest Browse all 7671

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>