Il y a l'asperge sauvage, et une bizarrerie qui lui ressemble terriblement, qu'on cueille (en Rouergue et Haut-Languedoc notamment) et qui s'appelle respounjous (ou respounstous). Les gens croient parfois, à cause de son aspect, que c'est une variété d'asperge, forte, assez amère; il s'agit en fait d'une autre variété, le tamier (Tamus communis), qui porte tout un tas d'autres noms charmants: herbe aux femmes battues, haut liseron, racine-vierge, raisin du Diable, sceau de Notre-Dame ou vigne noire.
Les respounjous, à Albi ou Gaillac, on les mange en omelette, en brouillade ou pour remonter le jus d'un gros poulet de ferme. Il faut bien sûr avec un vin resistant à l'amertume; sur la
brouillade, je prends le même qu'avec les asperges vertes (de Gaillac), du mauzac vert de Plageoles.