@Madame Thibon
Mon « post » visait à expliquer à TOUS les lecteurs (il en a eu près d’un million à ce jour) du taulier, qui n’entendent RIEN à nos petites recettes de cuisine, le fond du problème qui vous touche. J’ai précisé « pour les lecteurs lambda » et aussi « sans connaître les détails ». Car votre lettre a bel et bien été mise en ligne, pas seulement pour les clients et fournisseurs, mais pour des « laïques », et par milliers !
Personne ne doute un seul instant que les mesures habituelles ont bien été prises à Libian mais ... elles n’ont pas suffi.
Il va de soi que – pour une raison mystérieuse mais que VOUS connaissez sans doute à présent, d’autant que la matière première du béton, du ciment et de leurs dérivés c’est .... des roches calcaires alcalines bien sûr – si la désacidification accidentelle est tellement profonde que seul un acide très fort (minéral donc) peut y remédier, le préjudice est encore plus important.
Je comprends que vous soyiez excédée mais, même si vos termes sont mesurés, vous me faites un faux procès. D’habitude, la libre expression prévaut sur ce blog – où la censure est rarissime – et elle passe par une obligation à laquelle je me tiens scrupuleusement de réfléchir à ce qu’on écrit.
D’après ce qu’on pouvait penser, j’avais déduit – à tort, vous nous l’apprenez – que (votre site évoque bien la biodynamie et insiste sur les pratiques naturelles auxquelles vous avez recours) vous ne souhaitiez pas tartriquer votre vin. Et il me semblait que cette petite concession aurait été bénigne plutôt que de perdre une grosse quantité de votre bon vin. C’est dans ce sens qu’allait mon propos, bourré de bonnes intentions. J’ai rencontré dans ma vie (né en 1956) pas mal de vignerons qui préfèreraient « se faire du tort » plutôt que de devoir déroger à leur ligne de conduite pure et dure. Et je n’approuve pas cette attitude destructrice.
Voilà, de bonne foi, j’ai mal interprêté votre courrier – comme peut-être d’autres d’ailleurs.
Je vous présente mes excuses sur ce point.
Pour intéresser la majorité des lecteurs, il faut en remettre une couche, vous m’en excuserez aussi. Vous venez de nous expliquer que la perte d’acidité est telle que de l’acide tartrique – qui est un acide relativement faible – ne ferait pas l’affaire et qu’il faudrait utiliser un « remède » plus puissant, en l’occurence de l’acide sulfurique (le vitriol dans la langue populaire). Or cela est effectivement illégal d’une part, et causerait en plus des modifications organoleptiques d’autre part. En effet, les sulfates « durcissent » la perception des vins. On le sait car un sulfitage excessif (accidentel ou autre) peut, par oxydation des ions sulfites en ions sulfates, associé parfois à un sulfatage anti-réduction, donner naissance à ce phénomène. Et nous avons dès lors tous compris votre réticence, que personne ne songe à combattre.
Vous aurez remarqué les autres commentaires (pas de labo chez le fournisseur du cuvier, évocation d’un cru prestigieux de Saint-Emilion, suggestion de vendre au négoce ...), tous bienveillants à votre égard mais également tous un peu « à côte de la plaque » ... autant que moi.
J’espère que vous accepterez cette AMENDE HONORABLE. J’ai commis une erreur d’appréciation de la gravité de votre problème technique et de la pratique que vous vous interdisiez. Elle est réparée.
Bien plus, votre refus d’avoir recours en sous-main à une pratique réellement indéfendable apparaît maintenant au grand jour et elle vous honore.