Tu me coiffes sur le poteau, Michel !
La Statue de François Arago qui trône – discrètement – devant le Café du Commerce à l’arrêt de bus d’Estagel, c’est là qu’on donne rendez-vous à ceux qui ne connaissent pas notre « hangar ». Sinon, c’est « à l’hangar » comme on dit ici, le « h » aspiré ne faisant guère recette. Le grand physicien – car c’est pour cela qu’il est le plus connu et reconnu - est né là, d’un père « bien placé » (successivement maire de la bourgade, juge de paix et commandant dans la garde nationale), avant d’aller poursuivre ses études chez toi, Michel, à Perpi. Il se destinait d’abord aux belles lettres. On connaît ensuite l’anecdote de son examen d’admission à l’Ecole Polytechnique, qui aura lieu à Toulouse, avec nul autre que Gaspard Monge – oui, l’homme de la rue - comme examinateur, médusé par le jeune Catalan. On sait aussi comment il échappa aux Majorquins lors de la reprise des hostilités avec l’Espagne (1807) et entama une véritable Odyssée de Palma à Alger, puis vers Marseille mais sera dérouté par une tempête vers la Sardaigne et de là enfin en Afrique à nouveau, d’où il rejoindra la France par bateau militaire, coursé par les Anglais. Le périple, de corsaire en bandit et de navire de guerre en navire marchand, durera deux années.
Après, sa carrière politique l’opposera à Charles X, le mènera brièvement à la direction ministérielle après la révolution de 1848 mais le verra surtout dans l’opposition, farouche opposant à l’esclavage et défenseur du suffrage universel ... euh masculin, bien sûr !
On sait aussi qu’il est mort diabétique – j’en connais d’autres – et que son caramel reposait au Père Lachaise. Un de ses fils sera également ministre et un de ses petits-enfants député. Bon, ben ça suffit pour aujourd’hui, le reste vous irez le lire en surfant, c’est tout ce que j’ai retenu d’intéressant.