Taulier, aux 2 facs « libres » de Bruxelles, la section flamande et la section francophone, on fête le grand fondateur de notre Alma Mater, un dénommé Verhaegen, chaque année le 20 novembre. : c’est la « Saint-Verhaegen » ou encore « Saint-Vé ». C’est l’époque des « baptêmes » (doop en flamand, ontgroening en néerlandais normatif), l’équivalent de votre bizutage. Dans les semaines qui précèdent, les étudiants parcourent les rues de la capitale de l’Europe, une pinte à bière en guise de sébile dans la main, et font la quête pour « l’oeuvre de la soif ». Cette cagnotte paiera leur ébriété à venir. J’ai toujours trouvé malsain, personnellement, que des fils de bourgeois – pour la plupart – aillent taper le populo pour pouvoir se saoûler la gueule. Je n’ai jamais participé à cet appel de fonds. Par contre, l’imbibation subchronique de cette période de l’année ne me déplaisait pas, à condition de la financer autrement. Donc, je ne collecte pas pour l’oeuvre de la soif mais confirme que jamais cette noble activité ne fera chez moi l’objet d’une grêve.
* : on appelle « libres » en Belgique les facultés universitaires laïques (!), non financées par l’état belge (même s’il existe un subside partiel) ni non plus par les biens de l’église. Pourtant, nous appelons enseignement « libre » les écoles catholiques, comme en France, en opposition à l’enseignement « public », votre « école de la république ». Et, au Royaume-Uni, la « public school » est une école ... privée ! C’est à n’y rien comprendre. L’Université « Libre » de Bruxelles et son pendant, la « Vrije Universiteit Brussel », prônent le libre examen, ont repris la déclaration de Poincaré « La pensée ne doit jamais se soumettre ni à un dogme etc.... » et ont comme chant de ralliement « Le Semeur » qui a pour refrain : « À d'autres la sagesse / Nous t'aimons, Vérité / Mais la seule maîtresse / Ah, c'est toi, Liberté ! »