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Channel: Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
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Commentaire de le Taulier pour un vigneron bourguignon

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Jacques,

 

Je suis généralement d’accord avec vous, mais sur ce cas particulier, non.

 

Là aussi – vous aussi – vous n’êtes pas informé, et vous diffusez des informations pas « tout à fait exactes ».

« Dans le cas d’espèce de la Bourgogne il n’est pas inutile de rappeler que l’arrêté du Préfet a été pris sous la pression et à la demande des organisations professionnelles pour contraindre leurs propres troupes de prendre au sérieux cette redoutable maladie. 

En clair, pour mettre au pas les négligents le recours au bras réglementaire de l’Etat a été mobilisé d’une manière que je qualifierais de systématique et de sans discernement.»

 

1 - Ca, c’est ce qui se dit et qui se répète en boucle. La décision n’a été prise de gaité de cœur par personne, absolument personne. Bio, et non bio compris.  Elle a été votée aussi par les présidents d’ODG, et il y a eu des débats. Où arrête t-on le traitement obligatoire ? Combien de traitements ?

Les différents éléments du problème ont été pris en compte, dont la fractionnement du vignoble et l’extension des structures. Du matériel agricole remonte du Maconnais  en Cote de Beaune, de Côte de Beaune en Côte de Nuits ;  des équipes travaillent sur l’ensemble du vignoble et circulent d’un secteur à l’autre.  C’est une des particularité bourguignonne qu’il a bien fallu intégrer dans le plan.

Il y a eu aussi la crainte des producteurs du sud de la côte de Beaune, déjà échaudé – Puligny.

Et la présence importante du vecteur sur l’ensemble du vignoble.

 

2 - Maintenant, personne n’a attendu cette décision – cette oukase dites vous presque – pour que les « troupes » prennent la maladie au sérieux. Il ne s’agissait pas non plus de mettre au pas les négligents. On a déjà ce qu’il faut pour ça : l’INAO. La flavescence est de toutes les discussions professionnelle depuis des années, dans les instances, dans les organisations, mais aussi au bout des rangs, entre collègues. Il y a une angoisse permanente, et le moindre cep un peu tordu provoque  des inquiétudes.

 

3 – Leur avis a été demandé à beaucoup et je fais parti de ceux qui ont été sollicités par  les organisations « dictatoriales ». La question m’a été posé au cours d’une réunion par quelqu’un qui traitait en bio. Pour tous les deux,  les traitements ne sont  pas notre tasse de thé. Je n’ai pas mis d’insecticide dans les vignes depuis au moins 15 ans, pas d’acaricide depuis 20. Mais j’ai eu l’occasion de travailler sur les vignobles du Kosovo. Et j’ai pu constater le peu de temps qu’il fallait pour détruire un vignoble qui ne dépend que de lui même. On compare la flavescence avec le phylloxera. C’est épidémique, rapide, destructeur : c’est leur point commun. La différence, c’est le contexte social. Nous tirons presque tous notre revenu exclusivement de la vigne. C’est aussi notre capital qui partirait.

 

4 – Contrairement à ce que vous écrivez et à ce que beaucoup imaginent, la zone de rupture ne se fait pas entre bio et non bio. Il y a des bios – même des biodynamistes – qui ont été partisans du traitement et des non-bios qui l’ont réfusé. Même situation sur les traitements à l’eau chaude des plants qui ne sont toujours pas acceptés par certains, bio ou non bio. C’est une autre question, et qui relève plus de l’idéologie politique que de l’idéalisme agricole. J’ espére qu’Emmanuel s’est laissé entraîner sur cette voie. Vous semblez le penser. Je veux le croire.

Il y a un moment pour la discussion, et un moment où l’on suit les règles. Ce qui n’empêche nullement de continuer à discuter.

 

 

« Et pourtant ce que dit sur le fond Emmanuel Giboulot est digne d’intérêt et mérite mieux qu’un simple soufflé médiatique qui s’effondrera  aussi vite qu’il a levé. »

 

Ce que dit Emmanuel Giboulot n’a rien d’original ni de nouveau. Ce qu’il ne dit pas est bien plus important.

On se trouve face à un problème connu de longue date – les années 50. Les précautions mises en place suite à d’autres épidémies dont le phylloxera sont certes insuffisantes, mais ont peut être ralenti le développement de la maladie. C’est une autre différence d’ailleurs avec le phylloxera. Simplement, pendant ce laps de temps qui nous a été imparti, nous n’avons pas été capable, nous filière, de nous mettre d’accord :

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