Cher Taulier,
Avant de faire par ailleurs à un ami un courrier très difficile ce matin (des remerciements sincères, exercice périlleux d’équilibriste entre le superficiel et le pathos), je prends le temps précieux de t’envoyer ce billet. Tu comprends que je surveille « l’Espace de liberté » comme le lait sur le feu après ton invitation à lire ta «... réponse qui sera dans le billet de demain ». Après qu’un néo-vigneron dont il m’arrive de lire le blog (très intéressant par ailleurs) sans m’y immiscer – je ne peux pas me faire détester partout ! – t’ait comparé à un skieur, et j’espère qu’il ne pensait pas à Schumacher, je trouve ton slalom du jour ... supergéant ! C’est parce que NOUS n’alimentons pas le forum que toi tu te tournes vers une autre forme de plume, dis-tu ! Moi qui me restreins à grand peine par ne pas trop « occuper le terrain » .... Et Denis Boireau qui se crève les yeux à chercher les bonnes touches sur son clavier en QUERTY (US Army et Tsahal oblige). Et Nadine Machin, et Bizeul, et le Manitou de l’Hermitage, et tant d’autres qui m’échappent .... Non, comme Guy Bedos qui fait pour la vingtième fois ses adieux, tu nous leurres, tu nous stimules à mettre les bouchées doubles. La première porte nous ouvre le coeur ( ? ) de « la Gina », et tu pousses très fort sur les bâtons. La deuxième, un dévers dangereux, te suggère l’amour (molto pericoloso, l’amore). La troisième, une longue traversée sur les carres dans une neige glacée et brisée par le rack-track (on dit « dameuse » en français, je suppose), te semble devenir une jachère. Enfin, le long schuss final te mène tout droit vers le portique d’arrivée « dans le silence de la toile ». Ouf, tu peux desserrer les crochets de tes Lange®, au risque que tes lecteurs les plus rabiques (il y en a) te reprochent que ce ne soit pas des Rossignol® bien françaises, et respirer : tu l’as bien descendue, la piste !