Nadine, cette puissance d'évocation des saveurs et des arômes du vin, je l'ai trouvée chez Christian Bétourné.
François
"Le vert bronze des feuilles d’Août marque l’or de la robe du vin, limpide comme le regard clair d’un enfant qui joue.
Ce 2006. Le nez s’y plonge, gravement et ne le regrette pas. La fleur de l’acacia l’attend et l’amande l’accompagne. Les fruits ensuite, la poire, la mangue légère, une touche subtile de raisins secs, mais surtout les écorces d’agrumes, confites qui dominent le bouquet. Tout en haut de l’inspiration, la réglisse, l’anis, le poivre blanc un peu et enfin.
Vient la rencontre avec la bouche après que le nez soit rassasié. L’offrande est conséquente, la matière est dense, concentrée, crémeuse un peu, tendue encore. C’est à pleine bouche qu’elle vous embrasse, qu’elle vous envahit. Puissance généreuse, équilibre de funambule, ronde et glissante comme un plaisir en boule. Les écorces confites encore, qu’enrobe un gras glissant dans un paroxysme doux et frais à la fois. Un vin à mi-chemin entre l’exubérance et la rigueur cistercienne, entre le Meursault des plaines grasses et l’épure ciselée des coteaux où affleurent les cailloux. C’est en longueur, à la finale que le vin le dit. Quand il se dépouille à n’en plus finir de sa chair pour livrer le cœur aride et coupant de sa substance ultime, finement salée, comme un citron maghrébin dans son bocal."
http://littinerairesviniques.fr/les-cheres-bouches-des-boucheres-2006/