Bravo pour cette mise au point. Cette affaire, semble-t-il vient par ailleurs de faire l'objet d'une dépèche AFP : les "petits blogueurs de merde" ont donc ce pouvoir de faire remonter l'info jusqu'au desk de l'Agence France Presse...
En revanche, ce qui me gêne un peu, c'est de condamner, au nom d'une éthique qui reste à définir, tous les échanges qui peuvent exister entre la presse gastro/vins et les restaurateurs tout comme les vignerons. Faut-il désormais refuser tout ce qui est gratuit (voyages de presse, déjeuner ou dîner de presse, dégustaiions, invitations dans les châteaux... jusqu'aux échantillons et autres cadeaux nombreux, surtout en fin d'année) au nom d'une éthique pure et dure de l'info?
Je vois mal comment un pigiste dont les revenus se situent trop souvent bien en deçà du RSA peut se déplacer sans l'aide bienveillante d'une attachée de presse, comment peut-il organiser des dégustations en achetant lui même toutes les bouteilles qui peuvent faire l'objet d'un intérêt pour un article ?
Oui bien sûr il y a des abus. Il y en a toujours eu. D'autant que de nombreux critiques gastronomiques de l'après guerre étaient notoirement d'anciens journalistes collaborateurs pendant la période de l'occupation. Privés de carte de presse aux lendemains de la guerre, ils se sont convertis à la gastronomie avec un certain succès. Un grande marque de champagne, disait-on, leur offrait chaque année le voyage en hélicoptère pour fleurir la tombe du Maréchal Pétain. Certains étaient d'odieux personnages. Tout le monde s'en accomodait.
Que les bloggeurs dénoncent des abus avérés et insupportables si on respecte une certaine éthique, soit... Même si on se doit de condamner le principe de la délation.
Mais il y a bien pire que ces pratiques d'échanges douteux, ainsi, lorsqu'un rédac-chef "caviarde" le papier d'un pigiste sur demande express du service de publicité, lorsqu'il commande un papier de connivence, lorsqu'il "organise" des dégustations, il y a de vraies raisons de s'insurger.